Méthodologie utilisée
Les fondements de la méthodologie utilisée sont ceux de la recherche enracinée dans les faits, dans les perspectives interactionniste, d’une part, et structuraliste d’autre part que nous mettons en œuvre depuis trente ans dans nos travaux académiques. Le transfert des significations proposées adopte un esprit « web » en reconstruisant la réalité intersubjective strictement à partir de sources externes et en s’effaçant, en tant qu’auteur, pour laisser tout le sens des messages que nous recevons se révéler.
1) La contribution de l’auteur de ce travail se situe dans la structuration du phénomène et l’articulation des dimensions induites, et non dans le discours. L’analyse se focalise donc sur la clarification d’un phénomène et la mise en relation d’éléments épars.
2) Cette mise en cohérence est induite des discours individuels. Elle reflète les contenus des messages reçus et elle est « habitée » exclusivement de citations.
Comment procédons-nous ?
• Etape 1 : Lecture des messages reçus à propos d’un cas soumis à notre analyse
Nous vérifions que le problème soulevé par le cas qui nous est soumis par des correspondants touche le cœur de notre métier de chercheurs et/ou de pédagogues, et qu’il sera ainsi compris par la collectivité concernée. Il peut s’agir aussi de fraudes commises par des confrères et mises en exergue par des internautes ou de travaux d’étudiants réalisés en vue de l’obtention d’un diplôme reconnu et dont les auteurs sont convaincus de plagiat.
• Etape 2 : Articulation du cas soumis à l'analyse
Notre but est d’abord d’induire la vision commune du concept qui unifie les perspectives individuelles. Le « core-concept » étudié au travers du cas analysé par nos correspondants est articulé autour de dimensions stables, communes à tous, reposant sur des « observables » notifiés sous forme de faits ou de verbatim significatifs. Notre posture de chercheur est alors « étique » (vs. "émique"), car externe à l’objet de la recherche afin de le concevoir le plus objectivement possible. Décrire, classifier, procéder par regroupement des champs lexicaux, liens analogiques des termes employés, etc. sont nos outils de travail de la mise en cohérence.
• Etape 3 : La dynamique interactionniste
Notre objectif est de contextualiser l’analyse en éclairant les représentations sociales du phénomène pas la compréhension des interactions entre acteurs. Dans l’analyse présentée ici, nous considérons que l’individu établit la relation concrète entre les expériences de sa vie et la représentation culturelle de ces dernières. Il s’agit de mettre en œuvre un « un interactionnisme interprétatif », avec une attention particulière aux « épiphanies » racontées. Ces épiphanies sont les moments d’interaction avec les autres qui vont marquer et souvent transformer sa personne. La rencontre frontale avec le plagiat est une épiphanie fort éclairante ! Notre posture est ici émique (vs "étique") car comprendre, relier, retrouver les liens de raisonnements, éclairer de l’histoire individuelle et de la perspective de l’environnement, etc., sont nos outils de travail.
• Ensuite…
Nous publions dans cette rubrique les résultats de nos analyses puis les diffusons à la communauté de « responsable ». Nombreux correspondants les diffusent dans leurs réseaux et ainsi, peu à peu, la communauté dans son ensemble prend conscience de ce phénomène social... et parfois agit. Et c'est ici que notre méthode de travail peut être considérée comem de la "recherche-intervention" car nous parvenons, année après année, à faire évoluer le système.