Bonjour à tous,

Ce sujet est passionnant.

Plusieurs réflexions :

- le contrôle par les profs limitera la fraude ou la rendra plus "intelligente". Par contre, le contrôle ne sera possible que si le prof. est à la pointe de la technologie.

- la fraude est souvent la conséquence d'un non-intérêt pour le sujet étudié combiné à une logique de note. Un élève passionné ne fraudera pas.

- il faut différencier la copie "bête" et l'apport de réflexion et de valeur ajoutée. Un rapport peut être copié à 80% mais peut comporter 20% d'une vraie analyse.

- les nouvelles technologies nous amènent à repenser le système des examens - et la créativité doit venir également du système éducatif. Continuer à proposer des examens basés sur les connaissances pures, sur papier, où le meilleur est celui qui récite le mieux est en fait le meilleur moyen pour générer - et justifier - la fraude ! A demande idiote, réponse idiote... Dans le secondaire j'ai vu des profs qui ne savaient pas se servir d'un ordinateur face à des élèves qui chargeaient en wifi des données sur leur Palm ou Pocket PC en temps réel, surfaient sur Google pendant les cours et répondaient aux questions posées de cette façon. Le prof n'y voyait que du feu - mais dans ce cas, la question est : qui est plus compétent que qui ? Idem en Université.

- aujourd'hui, les entreprises ne cherchent plus uniquement des têtes bien pleines, mais bien faites, et susceptibles de s'adapter au monde, à ses mouvements et à ses difficultés. Il faut donc intégrer cette dimension dans les enseignements. Il faut changer les logiques d'examens pour plutôt que de générer la fraude, la rendre tellement difficile que celui qui fraudera sera un as ! (Pour exemple les entreprises d'informatiques qui recrutent des hackers à la sortie des prisons. Le message est "si tu réussis à frauder (dans ce cas, violer mon système de protection) c'est que tu es vraiment très fort!. La fraude a toujours existé et elle existera toujours. La copie également (il suffit de visiter des musées ou des bibliothèques pour s'en rendre compte). On ne peut que la rendre plus difficile. Mais comme je le disais plus haut plus elle deviendra difficile, plus elle demandera des efforts, et plus elle développera - qu'on le veuille ou non - de réelles compétences chez le fraudeur !

Enfin, il faut aussi balancer ce phénomène avec ce qui se passe ds le monde "réel". Nous savons tous que les entreprises se dotent de plus en plus de systèmes d'intelligence économique qui ne sont en fait que des dispositifs d'espionnage et dc de copie à grande échelle. Les plus grandes réussites industrielles de ces dernières années sont basées sur des copies ou des "emprunts" (la souris Xerox chez Apple ou Microsoft et son premier OS). Les élèves sont confrontés tous les jours à ce genre de cas .... peut-être faudrait-il mettre en place un cours sur "Copie / Fraude et Espionnage contemporain - peut-on parler éthique et business ?"

Bon courage à tous. Cordialement.

Serge Panczuk

//responsable-unige.ch